ROC AND WATER

 

ROC AND WATER                                 François Alima Mbarga

 

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ROC AND WATER

François Alima

Let those who have doubts close their eyes and block their ears!

Let those who believe without having seen lend me their ears and their eyes!

For the words of the Mvett on this day, as ever, remain truth!

And all that withstands time is truth…

Is the strongest reason always the best?

May ears listen, listen to the Mvett!

(Ekang song)
The Roc, a mass of hard stone solidly set on the ground forming the rock, boasted about its hard, solid, indestructible, impermeable, unalterable character. Until the day when it obstructed the Water flowing quietly across the earth, taking with it as it passed everything it deemed worth taking and, needless to add, rejecting everything it reckoned did not have a place beside it. It politely addressed the Roc, asking it to let it pass, so that it could continue on its way; this latter frowned and grew indignant. It asked the Water who of the two of them should give way to the other.

In all our memories of Rocs, had such a thing ever been heard of? A Roc which moves to let water pass; even in the maddest of dreams such an action would be unimaginable. In any event, what could such a liquid and light matter do to something so hard, so solid, except caress it? Never, on no occasion, and under no condition will I give way, concluded the Roc.

And the Water replied, because you have no intention of moving and making way for me, and because in any event I can do nothing to you, except caress you, I will distress you, sorry, I will therefore caress you until, because of the pleasure you will have from my caresses, you decide to free the way for me.

The Water thus started to caress the Roc, throwing itself at it with the to-and-fro movements of its waves, it caressed the Roc not for an hour, not for a day, not for a week, not for a month, not for a year, not even for a decade. I could go on into centuries. Know, quite simply, ears listening to the Mvett, that after the water’s eternal caresses of the Roc, that Roc, as hard as it is, as solid, impermeable, unalterable, indestructible, started to crumble and let the Water pass, and to this very day it continues to caress the Roc and destroy it as time passes…
Is the strongest reason always the best?
Keep tightening the borders, we’ll see…

François ALIMA, Mülheim, October 2014

ROC AND WATER
Text: François Alima
Music: François Alima
Recording: Rasmus Nordholt

(English by Simon Pleasance)
©2014_CrossingBoundariesOfDoubt/François_Alima

French original Version / Version originale Française

LE ROC ET L’EAU

François Alima

Que ceux qui ont des doutes ferment leurs yeux et bouchent leurs oreilles !

Que ceux qui croient sans avoir vu me prêtent leurs oreilles et leurs yeux !

Car les paroles du Mvett en ce jour, comme toujours demeurent vérité !

Et ne résiste au temps que la vérité…

La raison du plus fort est t’elle toujours la meilleure ?

Que les oreilles écoutent, qu’elles écoutent le Mvett !

(Chant-Ekang)
Le Roc, masse de pierre dure qui tient fermement au sol et constitue le rocher, se vantait de son caractère dur, solide, indestructible, imperméable, inaltérable. Jusqu’au jour où elle fit obstruction à l’Eau qui se baladait tranquillement dans l’espace terrestre, en trainant avec elle au passage tout ce qu’elle jugeait digne de prendre et en rejetant bien sûr tout ce qu’elle estimait n’avoir pas de place à ses côtés. Elle s’adressa poliment au Roc en lui demandant de lui céder le passage, afin qu’elle puisse continuer son chemin ; ce dernier rechigna et s’indigna. Il demanda à l’Eau qui d’entre eux deux devrait céder le passage à l’autre.

De mémoire de Roc avait t’on jamais entendu cela ? Un Roc qui se déplace pour laisser le passage à l’eau ; même dans les rêves les plus fous une telle action ne serait pas imaginable. De toute façon que pourrait faire une matière aussi liquide, aussi légère à quelque chose d’aussi dur, d’aussi solide, si ce ne sont des caresses ? En aucun jour, aucune occasion, sous aucune condition, je ne te cèderai le passage, conclu le Roc.

Et l’Eau de répliquer, puisque tu n’as pas l’intention de te déplacer et me céder le passage, et que de toute façon je ne peux rien te faire si ce n’est te caresser, je te casserai, pardon, je te caresserai donc jusqu’à ce que, par le plaisir que te procurera mes caresses tu te décides à me libérer le passage.

L’Eau commença donc à caresser le Roc en se jetant sur lui grâce aux mouvements de va et vient de ses vagues, elle caressa le Roc pas le temps d’une heure, pas le temps d’une journée, pas le temps d’une semaine, pas le temps d’un mois, non pas celui d’une année, même pas le temps d’une décennie. Je pourrais m’étendre jusqu’aux siècles. Sachez tout simplement, oreilles qui écoutent le Mvett, qu’au fil des éternelles caresses de l’eau sur le Roc, ce Roc aussi dur qu’il est, aussi solide, imperméable, inaltérable, indestructible, a commencé à s’effriter et à laisser passer l’Eau, qui jusqu’à nos jours continue de le caresser et le détruire au fil du temps…

La raison du plus fort est toujours la meilleure ?
Continuez à resserrer les frontières, on verra…

François ALIMA, Mülheim/10/2014

LE ROC ET L’EAU
Text: François Alima
Musique: François Alima
Enregistrement: Rasmus Nordholt

©2014_CrossingBoundariesOfDoubt/François_Alima

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